Témoignages de créateurs de jeux pour la médiation des sciences

Anaïs et Quentin se sont lancés dans la création de jeux pour transmettre leurs connaissances avec l’accompagnement de l’association S[cube]. Un moyen original de rencontrer les publics et de partager une expérience commune.

L’association S[cube] et l’Université Paris-Saclay proposent depuis 2022 un stage d’accompagnement à la création de jeux pour la médiation scientifique. Destiné à tous les personnels, c’est une occasion exceptionnelle de créer un nouvel outil ludique pour un public choisi. Cet accompagnement sur-mesure permet aux sélectionnés de développer un ou plusieurs projets, de l’idée/de l’envie au prototypage et la rencontre avec les publics. Partons à la rencontre d’Anaïs et Quentin qui ont eu la chance de participer à ce stage.

Bonjour Anaïs, Bonjour Quentin, pouvez-vous vous présentez pour commencer ?

Anaïs : Je m’appelle Anaïs Brosse. Je suis enseignante-chercheure à l’Université Paris Saclay. J’ai intégré en 2020 l’équipe de recherche « Bactérie Pathogènes et Santé » (BAPS) et suis rattachée à l’Institut MICALIS (UM1319 INRAE/AgroParisTech/UPSaclay). Je m’intéresse à la caractérisation des facteurs de la dysbiose intestinale induite par les antibiotiques influençant le risque de colonisation et/ou d’infection par la bactérie Clostridioides difficile. Je met notamment en place des méthodes d’analyse du microbiote permettant de caractériser les communautés microbiennes et leur évolution. Par ailleurs, j’enseigne la microbiologie industrielle, la bactériologie mais aussi la biochimie.

Quentin : Je suis Quentin Gueho. Je suis doctorant en droit spatial, j’étudie plus précisément le droit des opérations militaires dans l’espace extra-atmosphérique. C’est une branche du droit très spécifique, reliée au droit international public et au droit humanitaire (droit de la guerre), et cette question du droit militaire dans l’espace est assez novatrice car peu d’opérations militaires y sont pour le moment menées.

Anaïs et Maylis, co-autrices de Biochimix, Fête de la Science 2023, ENS Paris-Saclay

Pourquoi avez-vous eu l’envie d’utiliser le jeu pour partager vos savoirs avec les publics ?

Anaïs : L’objectif principal de la création du jeu Biochimix était d’apporter un moyen ludique pour les étudiants pour résumer les connaissances vues en cours de Biochimie. Ensuite a émergé l’idée que ce jeu pourrait être un moyen d’échanger avec le grand public sur les grandes familles moléculaires du vivant (acides nucléiques, protéines, glucides, lipides).

Quentin : Le droit spatial est une matière très peu connue. Le jeu permet de démocratiser cette branche du droit, en faisant connaître cette matière au grand public. On entend souvent à tort dans les médias que l’espace, c’est le « far west », mais ce n’est pas du tout le cas. Il y a, en plus des règles internationales, un cadre national (surtout en France) qui encadre toute activité spatiale. Cela fait maintenant 2 ans que je communique de manière ludique sur LinkedIn pour démocratiser ce droit. Je souhaite aussi décliner mes jeux en version professionnelle pour le M2 Droit des activités spatiales et des télécommunications (DAST) de l’Université Paris-Saclay et des séminaires d’entreprises.

Qu’est-ce que cela vous a apporté, personnellement et professionnellement ?

Anaïs : D’un point de vue professionnel, cet outil me permet de ludifier mon enseignement et susciter plus d’engagement des étudiants dans le cadre de mes cours de biochimie. J’ai aussi remarqué une amélioration de la mémorisation des connaissances qui s’est traduite par une augmentation des notes d’examen. D’un point de vue personnel, la création de jeu a été un processus très enrichissant qui m’a permis de me poser beaucoup de question sur les moyens de transmission du savoir. De plus, j’ai eu la chance de collaborer avec une illustratrice scientifique pour ce projet.

Quentin : Créer un jeu est un travail de longue haleine, cela demande beaucoup de patience, de ressources intellectuelles, mais aussi une capacité importante à se remettre en question pour faire évoluer son jeu et toucher la cible souhaitée. D’un point de vue professionnel, cela m’a permis de me concentrer sur l’essentiel de la matière, tout en déterminant quel message je souhaite faire passer. Quand on fait de la recherche, il est facile d’oublier comment communiquer sur son sujet. Revenir aux fondamentaux est très instructif.

Quentin, Fête de la Science 2023, ENS Paris-Saclay

Où en est votre projet ludique ?

Quentin : Je développe 2 jeux différents, un sur la construction d’une fusée (pour les plus jeunes), et un sur la course à l’espace (pour toute la famille). Le premier est terminé et il fonctionne très bien : tous les retours sont positifs ! La prochaine étape est l’impression d’une première série et la diffusion dans des écoles et médiathèques. Le second jeu nécessite encore quelques ajustements, mais j’espère qu’il sera finalisé très bientôt, dans les prochains mois. Bien sûr, les membres de ma famille seront les cobayes parfaits !

Anaïs : Actuellement, avec l’illustratrice scientifique (Maylis Urtebise) qui est co-auteur du jeu, nous sommes en discussion pour faire éditer de le jeu. Quelques ajustements du prototype sont prévus pour faciliter l’impression ainsi que l’ajout de quelques cartes.


Plus d’informations sur les accompagnements à la création de jeux disponibles : https://sciences-en-jeux.partageonslessciences.com/ateliers-formations
L’association S[cube] propose aussi des ateliers d’une journée permettant la création de premiers prototypes. N’hésitez pas à nous contacter.

Lien vers une ressource gratuite : Sciences en jeux – le Deck pour créer un jeu
https://sciences-en-jeux.partageonslessciences.com/produit/outil-sciences-en-jeux-le-deck-pour-creer-un-jeu

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